Les exigences en fonds propres pour la sécurité des compagnies d'assurances solvabilité II : une opportunité

Abstract

Protéger les intérêts des assurés, répondre aux engagements de la compagnie, allouer un capital optimal en fonds propres et gérer les risques d'une manière transparente: c'est dans ce contexte que Solvabilité II a puisé ses fondements pour devenir la référence prudentielle réglementaire. En effet, la détermination de l'exigence de capital selon Solvabilité I est devenue dépassée et arbitraire dans la mesure où son approche forfaitaire, extrêmement simpliste, est réalisée sans lien avec la réelle exposition économique aux risques encourus par les assureurs. Pour remédier à cette incohérence, le régulateur international a souhaité élaborer des règles prudentielles plus convenables avec la réalité économique, et les problématiques des entreprises. Ce nouveau régime introduit des exigences plus poussées en matière de solvabilité pour les assureurs, afin de garantir qu'ils puissent faire face à leurs engagements envers les assurés. En effet, le régime actuel de solvabilité, Solvabilité I ne prend en compte que le risque de souscription tandis que la nouvelle norme Solvabilité II impose aux assureurs la prise en compte également des risques de marché, de défaut de contrepartie et opérationnel qui peuvent peser lourd sur leur, solvabilité. Par conséquent, Les exigences en capital, calculées à partir de la formule standard, sont réévaluées à la hausse par rapport au système actuellement en vigueur. Cette augmentation résulte notamment de la prise en compte de l'ensemble des risques auxquels l'assureur doit faire face pour couvrir une probabilité de ruine à 0.5% sur un horizon d'un an. Le but de cette recherche consistait à estimer l'exigence en fonds propres que devrait disposer la compagnie algérienne des assurances (la CAAT) après application du calcul des besoins en capitaux propres sous solvabilité II par la formule standard. Pour cela nous avons exposé au volet théorique de la recherche, une analyse critique des différents aspects relatifs au contexte actuel de la solvabilité (solvency I), afin de tirer les prétextes du passage à solvabilité II. Puis, nous avons présenté la directive solvabilité II à travers ses trois piliers, en se concentrant sur le premier pilier.Sur le plan pratique, nous avons tenté d'appliquer la réforme Solvabilité II et plus particulièrement les prescriptions du QIS5 à un portefeuille non vie composé essentiellement de la branche automobile via ses deux volets: RC et corps de véhicule terrestre, le transport, la RC générale, la branche incendie et dommages aux biens et l'assurance crédit. De l'analyse des résultats de la partie pratique, il ressort les points suivants: -La mise en place de la formule standard nous affiche une augmentation presque deux fois du besoin en capital sous Solvabilité I qui s'explique notamment par la charge de capital pour le risque de marché et le risque opérationnel. -L'augmentation des exigences en capital par rapport à solvabilité I est modérée vu la diversification du portefeuille de la compagnie puisque les matrices de corrélation interviennent dans le calcul de la formule standard. -Malgré la nécessité et l'importance de l'évolution du cadre réglementaire de la solvabilité des compagnies d'assurance, la mise en ôuvre de la formule standard et très exigeante et requiert un investissement significatif en termes de collecte des données, d'identification de l'ensemble des risques auxquelles l'entreprise est assujettie, et de renforcement des compétences techniques. -C'est vrai que solvabilité II est plus gourmande en terme de capital, mais elle offre un meilleur alignement des besoins en capitaux avec le profil de risque permettant aux assureurs de donner des produits innovants et une tarification plus compétitive. -Par ailleurs, l'application des directives de Slovency II, implique intuitivement une optimisation et une rationalisation de l'organisation interne de part l'optimisation des coûts, la réorganisation métiers, l'organisation de réflexions stratégiques, la mise en place de partenariats et la mise en place ou renforcement du contrôle interne.