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Title: Essai d’implantation de la fonction d’audit Interne en milieu hospitalier
Other Titles: Cas pratique : L’Hôpital de Ain Taya
Authors: BOUTABBA, Moustafa
SAIHI, Abdelhak(encadreur)
Keywords: Présentation du système de santé national
champ d'application de l'audit interne hospitalie
modernisation de l"hopital public
Issue Date: 1-Jun-2007
Abstract: A l’heure de l’ouverture mondiale et de la mondialisation, toute économie d’un pays est en partie concernée dans cet environnement complexe qui influence et s’influence, d’où l’obligation de procéder à des changements et des mutations de son activité économique ; l’économie algérienne étant partie de ce système, est tenue de suivre cette mutation, du fait une notion semble toutefois être devenue centrale, celle du changement du mode de son économie dirigée (centralisée) vers une économie de marché (décentralisée). Par obligation, et non par choix, l’Etat Algérien devait adopter un mode de management qui n’est que la suite d’un passage forcé vers une autre économie basée sur le libre échange, la concurrence, l’efficacité, la productivité, la rentabilité…etc, qui nécessite un autre mode de gestion que celui de l’économie centralisée, et afin de concrétiser ce passage sur le terrain, il fallait adopter des outils appropriés. Ainsi, et pour cette raison, le gouvernement Algérien depuis 1991, veille à assurer une meilleure gestion des maillons essentiels du service publique (industrie, agriculture, services…etc) commence à faire des réformes économiques en se référant à la constitution de 1989, en ciblant les entreprises publiques grandes,moyennes ou petites constituants les différents secteurs de notre activité économique, afin de les confronter à la nécessité de mettre en place des dispositifs de gestion plus pertinents et plus rigoureux. Parmi ces maillons, on trouve le secteur de la santé, qui a fait l’objet d’une proposition de réforme décidée en 1992, pour pouvoir suivre une politique qui permet de préparer le système de santé à l’imprégnation du pays dans l’économie de marché d’une part, et de faire face aux problèmes nombreux de ce secteur, comme l’augmentation des dépenses nationales de santé sans pour autant avoir une amélioration proportionnelle du service des soins, mais bien au contraire, la qualité des soins s’est détériorée. Devant cet état de fait, jugeant qu’il valait mieux faire de réformes pour les hôpitaux étant donné leur importance dans le secteur de la santé, le ministère de la santé et de la population décida en 2003 de lancer un projet de réforme hospitalière des hôpitaux Algériens, qui a pour finalité de rendre l’hôpital comme une entreprise : « un hôpital plus performant, moins coûteux et plus adapté aux nouvelles missions de l’Etat », pour cela il doit disposer d’un peu plus de souplesse dans son mode de gestion, avec l’aide de nouvelles techniques de gestion. .. Il est vrai que la nature juridique de l’établissement public à caractère administratif (EPA) exige une certaine norme et impose des règles précises, il n’en demeure pas moins que quelques techniques comptables, financières et de gestion peuvent y être appliquées sans tomber en contradiction avec cette nature juridique, cette dernière doit mettre l’accent sur une grande autonomie de gestion de cet établissement, par conséquent, la relation entre l’administration centrale (tutelle) et celle de l’hôpital se limitera aux contrôles des résultats, de même, le rapprochement vers des applications de l’entreprise privée genre comptabilité analytique, audit et contrôle de gestion devra être encouragé voir même exigé. De ce fait, la transposition des techniques de management des entreprises privées vers l’hôpital fera de ce dernier une entreprise avec tous ces caractéristiques, mécanismes, objectifs, stratégies, politiques à moyen et long terme, donc, il est clair qu’on est passé d’un management centralisé à un autre qui est le management public des entreprises de l’Etat et qui est le plus adapté aux principes de l’économie de marché. Toutefois, il faut retenir que s’engager dans certaines réformes ou innovations du management de l’économie dirigée vers un management public sans disposer préalablement d’une évaluation précise de l’existant, conduirait à en hypothéquer les résultats. Dans ce sens, sont donc appelées à se développer toutes les activités reliées de façon large au contrôle de gestion, au contrôle interne et à l’audit interne. L’hôpital, comme toute autre entreprise ou institution qu’elle que soit sa taille, peut tirer profit d’un audit ; qu’elle soit confrontée à une difficulté particulière ou qu’elle souhaite engager une nouvelle politique (dans son cas, la réforme hospitalière), de ce fait, la nécessité d’adopter l’audit interne dans l’hôpital comme outil qui permet d’analyser, de vérifier et d’évaluer les multiples démarches, ou des propositions d’évolution, qui visent les axes d’amélioration et les objectifs à atteindre de cet établissement de santé. Mais avant d’entamer l’étude de cette technique à la fois importante et méconnue, il semble recommandable de passer d’abord par la bonne maîtrise du concept de l’audit. Le terme « Audit » qui semble très utilisé dans le vocabulaire courant, trouve son origine dans le latin, et se défini comme opération consistant à examiner les organismes d’une entreprise pour pouvoir certifier la régularité et la sincérité des informations et en vue d’aider les responsables à la meilleure maîtrise de leurs activités. Aussi, nous pouvons dire que l’audit est l’appréciation indépendante des stratégies, politiques, procédures, opérations et contrôles d’une organisation effectuée au regard de normes internes et externes afin de s’assurer que celle-ci maîtrise ses activités en remplissant des critères d’efficacité et d’efficience aptes à garantir la réalisation des objectifs et le contrôle des risques de l’institution. Tandis que l’audit interne est une fonction d’investigation et d’appréciation du contrôle interne exercé de façon périodique, ponctuelle au sein de l’organisation, par quelqu’un de l’intérieur appelé auditeur interne, pour aider les responsables de tous niveaux à mieux maîtriser leurs activités. L’audit interne étant un sujet vaste, cette recherche s’attache à noter que les hôpitaux publics disposeraient d’une multitude de méthodes et outils de gestion empruntés aux entreprises privées, et parmi eux l’audit interne. En effet, ce dernier a atteint un niveau prestigieux, traduit par sa position dans la haute administration comme fonction de conseil, et ça par l’acheminement d’analyses et évaluations obtenues des activités auditées. Une fois définie la notion de l’audit et audit interne et après avoir fait la distinction, reste à se demander si cette technique est susceptible d’être appliquée à l’hôpital. En effet, l’audit interne hospitalier est encore peu répandu dans les établissements hospitaliers, son faible développement s’explique principalement par l’absence de référentiels (normes), cependant si on considère que l’audit interne est avant tout l’appréciation d’une stratégie, d’une politique (par exemple une réforme), d’une procédure…etc, cette appréciation ne peut se faire qu’en comparant l’existant observé à une norme bien prédéfinie, or ces normes sont peu développées. Les établissements publics de santé et spécialement les hôpitaux, se trouvent dans le contexte des dernières années obligés de se remettre en question et de faire face à l’état de ces organisations, ainsi qu’à la concurrence des établissements de santé privés qui n’est que le résultat certain de l’ouverture du secteur de la santé dans le cadre de l’économie de marché. Ainsi, l’absence de référentiels devrait être atténuée, voire même supprimée grâce au projet de réforme hospitalière lancé depuis 2003 dans les établissements hospitaliers et qui a ramené des référentiels (normes) utilisés dans les hôpitaux étrangers ainsi que des propositions émises par des praticiens locaux de notre système de santé, mais malgré cela, aucune démarche d’audit n’a été observée. L’absence d’un tel instrument de management (audit interne ) dans l’hôpital de Ain Taya, rendrait les choses plus complexes qu’elles ne le sont déjà, ce qui nécessite l’implantation urgente d’une structure d’audit interne dans l’organigramme de l’hôpital, avec une certaine indépendance vis-à-vis des autres structures, pour cela l’administration de l’établissement l’utiliserait pour détecter les lacunes, dysfonctionnements, problèmes liés à la gestion et les problèmes qui peuvent survenir durant son fonctionnement quotidien, et par la suite, l’application des recommandations des auditeurs internes ou des propositions d’évolution pour les fonctions auditées afin d’aider la haute direction dans le management de l’hôpital. Notre choix de ce sujet, tire sa motivation de la quasi-exclusivité du thème, son importance et surtout sa profondeur, ainsi que notre conviction qu’un tel domaine vierge et non exploité déjà en Algérie pour une multitude de raisons, telles que : l’absence de l’audit dans le management de nos administrations sanitaires, la limitation des moyens nécessaires pour un service optimal de la part du personnel, l’état des lieux des établissements de santé Algériens, le nombre important de malades à traiter …etc, nous ont incité, et nous ont inspiré à trouver en l’audit interne hospitalier, une complémentarité pour les conditions de la mission de l’hôpital, la demande des budgets investissement et fonctionnement, la rationalité dans les dépenses et les prévisions futures pour une meilleure prise en charge des malades ainsi que les universitaires en formation. L’importance du thème traité, vient du fait de l’importance que détient le secteur public de la santé dans le social et l’économique, ainsi qu’au rôle efficace que peut jouer l’audit interne dans la gestion de ce secteur, en commençant par sa plus grande et importante entité la plus convoitée par les malades et qui est l’hôpital. Pour ce faire, la question principale qui se pose est la suivante : « Est-il possible de mettre en place une fonction d’audit interne au sein de l’hôpital en vue d’améliorer sa gestion et ses prestations ? » De cette problématique découlent les questions secondaires suivantes : 1. Pourquoi aucune structure d’audit interne ne figure pas dans l’organigramme de l’hôpital Ain Taya, en dépit de tous les projets de réforme ? 2. Le malade peut-il tirer profit de l’implantation d’une fonction d’audit interne au sein de cet l’hôpital ? 3. Qu’elles seront les résultats obtenus après l’implantation d’une fonction d’audit interne sur la gestion de l’hôpital ? Afin de répondre à ces questions, les hypothèses suivantes ont été prises en considération pour base de travail : 1. L’absence d’une structure d’audit interne dans cet établissement de santé est due à plusieurs raisons, parmi elles, la négligence de l’apport important de cet outil dans la gestion des entreprises en jugeant qu’il n’est applicable qu’au volet financier et comptable (audit financier et comptable), et son évolution d’un simple outil de contrôle vers un outil d’accompagnement et de conseil. 2. Le malade est la raison d’être de l’hôpital, à cet effet, implanter l’audit interne (qui est une fonction d’investigation et d’évaluation) au sein de cet établissement, ne peut que l’aider à garantir des prestations à la hauteur des attentes de ce malade ; 3. La mise en place d’une structure d’audit interne contribuera à l’amélioration de la gestion au sein de l’hôpital et la rendra efficace et plus performante, ainsi la double satisfaction des demandeurs des soins et de l’Etat qui misera sur cet outil sera assurée. Faisant référence à la problématique et à l’objectif de ce thème de recherche, il convient, sur le plan méthodologique, d’adopter : En premier lieu, la méthode descriptive et analytique afin de simplifier les concepts, répondre aux questions posées et confirmer l’exactitude des données avancées. En deuxième lieu, nous avons porté notre choix sur une étude de cas, en utilisant comme outils de recherche le questionnaire et l’entretien, et cela eu égard de la spécificité de l’objet de cette étude. Cette dernière se réfère à plusieurs disciplines, elle se trouve à la croisée des chemins du droit, des sciences de gestion, de la santé publique, management public. C’est dans ce cadre, que nous nous basons sur les théories les plus importantes en audit interne, le droit administratif (organisations et fonctionnements des établissements publics de santé), les théories de management public. Nous nous sommes appuyés sur un ensemble d’ouvrages, revues, rapports, mémoires et les sites Internet. L’exploitation d’instruments juridiques tels que les textes législatifs et réglementaires, ont particulièrement pris une part importante dans cette étude. Concernant les difficultés rencontrées durant notre recherche, celles-ci peuvent être résumées en : l’absence d’ouvrages et articles dans le domaine de l’audit interne hospitalier, et même s’ils sont disponibles, ils ne sont pas récents. Il faut retenir aussi, les difficultés rencontrées lors de notre étude de cas à l’hôpital Ain Taya, principalement, la non disponibilité des manuels et procédures de gestion, ce qui nous a créé des difficultés pour achever notre recherche dans de meilleures conditions. Notre présente recherche est scindée en deux grandes parties, dans la première, intitulée " L’audit interne et l’audit interne hospitalier ", il est question d’étudier le cadre conceptuel de l’audit interne et par la suite l’audit interne spécifique au domaine hospitalier ou Audit interne hospitalier. Cette partie est scindée en deux chapitres, dans le premier chapitre qui revêt l’aspect introductif, il initialise les notions relatives à l’audit interne, il est donc question de sa position dans l’organisation, ses caractéristiques et enjeux, et en dernier, fonctions et règles de l’audit interne. Pour le second chapitre, il présente la notion d’audit interne hospitalier, et cela à travers, son champ d’application, ses types et les techniques qu’il utilise. La deuxième partie intitulée " Vers une approche d’audit interne au sein de l’établissement public de santé ", a un caractère descriptif et comporte à cet effet deux chapitres : le premier décrit le système de santé national dans lequel se développe l’établissement public de santé, tandis que le deuxième décrit les procédures de la mise place d’une structure d’audit interne, son fonctionnement et le test d’un audit d’une fonction au sein de l’hôpital Ain Taya. L’objet de notre mémoire est de tenter de répondre à la problématique suivante : « Est-il possible de mettre en place une fonction d’audit interne au sein de l’hôpital en vue d’améliorer sa gestion et ses prestations ? » Pour cela, nous avons articulé notre recherche autour de deux parties, chaque partie comprend deux chapitres. La première partie traite des notions fondamentales d’audit interne et d’audit interne hospitalier. La deuxième partie présente le système de santé national, et traite l’étude pratique à l’hôpital Ain Taya, à travers l’implantation d’une cellule d’audit interne, pour ensuite auditer sa fonction logistique, portant sur les conditions de séjour de ses malades à travers les prestations réalisées concernant : la restauration, la lingerie et l’hébergement. De notre recherche, nous avons tiré les principaux enseignements suivants : L’apparition de la fonction d’audit interne remonte à la fin des années vingt (1929), depuis elle n’a pas cessée d’évoluer, que ce soit dans ses champs d’application et ses différentes définitions, parmi elles celle qui définit l’audit interne en tant que : L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité. Cette définition et bien d’autres, nous ont permis de positionner l’audit interne parmi les autres fonctions de l’entreprise à savoir : le contrôle de gestion, l’inspection, le consultant externe …etc. L’audit interne avec ses différentes formes (comptable et opérationnelle), a une grande importance pour les entreprises, actuellement, il est utilisé par plusieurs parties à l’intérieur pour l’aide à la décision, ainsi que la définition des politiques à suivre, parmi ces parties les plus importantes : les gestionnaires, les actionnaires, et cela pour réaliser son principal objectif (pas le seul) qui est d’aider la direction de l’organisation à la réalisation de ses attentes. Pour cela, les fonctions de l’audit interne et l’auditeur interne doivent être clarifiées, et le code de déontologie de ce dernier est tenu de respecter tel que : l’intégrité, l’objectivité …etc, sans oublier les normes d’audit interne internationales qu’il doit aussi les appliquer durant la réalisation de sa mission. L’audit interne hospitalier est une appréciation des stratégies, politiques, procédures, opérations et contrôles effectuée par une structure interne indépendante à l’intérieur de l’hôpital afin de s’assurer que celui-ci maîtrise ses activités en remplissant des critères de conformité juridique, d’efficacité et d’efficience aptes à garantir la réalisation des objectifs et le contrôle de l’hôpital. Le champ d’application de l’audit interne hospitalier est particulièrement étendu, puisqu’il correspond à toutes les fonctions de l’hôpital, et à toutes les activités qu’elles supposent. La solution la plus adaptée pour cerner son champ d’application, est le recours à une vision systémique (globale ou par fonctions) de l’organisation hospitalière, en distinguant les sous systèmes : opérationnel, décisionnel et informationnel. Cette vision, impose différents types d’audit interne hospitalier, comme l’audit de conformité juridique, pour contrôler le respect d’une action ou opération mise en œuvre au sein de l’hôpital, l’audit d’efficacité, pour s’assurer que les dispositifs mis en place pour maîtriser une fonction sont efficaces, et en dernier, l’audit d’efficience, qui permet de vérifier que les résultats ont été obtenus au moindre coût en comparent plusieurs actions efficaces. Pour arriver à réaliser ces audits, l’audit interne hospitalier utilise des techniques spécifiques, telles que : les approches globales descriptives (analyse économique et financière, les diagrammes de circulation), les approches par enquête (les observations, les personnes interrogées, les questionnaires, les entretiens), les approches par vérifications (les observations physiques, les vérifications, les sondages statistiques, les interrogations des fichiers informatiques), et en dernier, les approches par dysfonctionnements (la Feuille de Révélation et d’Analyse du Problème « FRAP »). La santé en Algérie est confrontée à plusieurs problèmes traduites par, les usagers qui protestent une négligence et réclament un besoin de prise en charge, les médecins qui se rejettent la responsabilité d'une faute qui n'est pas la leur, ainsi qu’une administration figée, incapable d'agir ou de prendre une décision, faute d'une tutelle lourde et très pesante sur un établissement qui s'approche beaucoup d'une entreprise. Les réformes engagées dans le secteur de la santé, qui est avant tout un secteur social, ce mouvement ne veut pas signifier forcement la privatisation des structures publiques existantes, mais peut pousser à une réflexion pour le développement et l’évolution du rendement des établissements publics de santé à travers un mode de gestion efficace, performant et dynamique au profit du secteur de santé et par la suite sur la santé du malade, qui est le centre de son intérêt. Ce secteur est confronté à plusieurs impasses, que ce soit dans son mode de financement, dans son organisation actuelle …etc, ceci a incité les pouvoirs publics, a lancer le projet de réforme hospitalière. Pour cela, la réforme hospitalière qui engage une réflexion dans ce sens, doit prendre en considération un nombre d’orientations capables de réaliser ce développement et évolution, et cela par, un mode de gestion plus adapté aux nouvelles mutations. Ces orientations se sont étalées sur plusieurs aspects, à savoir, les structures hospitalières, les ressources humaines et financières, ainsi que sur le statut de l’établissement. Seulement, il existe un autre objectif derrière ces réformes, qui est de transformer l’hôpital en une entreprise, nous avons alors essayé, à travers ce chapitre, de mettre en claire les spécificités dont se dote cet hôpital-entreprise, en identifiant l’offre, la demande, le produit et le centre de prise de décision. Les données précédentes concernant le système de santé, ainsi que les grands axes de la réforme hospitalière, constituent la base pour la réussite de l’application future de la réforme hospitalière, à condition d’être accompagnée d’un outil d’investigation, d’évaluation et de recommandation, comme l’audit interne. A travers notre étude sur l'audit interne, en tant que technique à la maîtrise des taches et à la bonne application des procédures, ainsi qu'un outil permettant de détecter les divers obstacles et embarras pour une meilleure pérennité de l'organisme, nous avons essayé d'appliquer cette méthode dans un milieu, qui réclame, justement, un moyen à travers lequel, chacun pourrait faire sortir ces inquiétudes. Durant l’étude pratique, nous avons présenté l’hôpital de Ain Taya, et cela à travers, son organigramme, ses fonctions, ses spécialités, son effectif ...etc. Après, nous avons présenté notre projet d’implantation de la structure d’audit interne adéquate à cet hôpital, qui est une cellule d’audit interne, que nous lui avons déterminé un organigramme implanté dans celui de l’hôpital, ainsi que les moyens qu’elle doit avoir. Ensuite, nous avons clarifié la méthodologie à suivre lors de l’accomplissement d’une mission d’audit interne à l’hôpital. Sur la base de notre entretien avec le directeur de l’hôpital, nous avons choisi la fonction logistique, afin d’effectuer un audit pour quelques éléments qui lui sont affiliés, à savoir : la restauration, la lingerie et l’hébergement. Ainsi, nous avons élaboré dans le cadre de cet audit, un questionnaire destiné aux malades de cet hôpital afin de savoir leurs perceptions concernant les prestations réalisées pour la restauration, la lingerie …etc, ce qui nous a permis d’éclaircir la situation que vit ces patients, donc, nous concluons que cet outil (questionnaire), déjà appliqué ailleurs (d’autres organisations, par exemple : les banques), peut très bien l’être dans un établissement hospitalier. De ce fait, l'application de l'audit interne dans l’hôpital apparaît clairement accessible, et peut rejoindre, les autres techniques de management appliquées dans d’autres établissements (telle que la comptabilité analytique), et devient non seulement une opportunité, mais également une nécessité pour l'hôpital, puisqu'elle constitue à la fois un processus d'aide à la décision, et une mesure de vérification et de remise en cause. Nous avons conclu que, la situation actuelle que vit l'hôpital concernant la fonction logistique est caractérisée par plusieurs dysfonctionnements. De ce fait, se dégage un sentiment de frustration chez les malades, dans la mesure ou les critères de qualité, quantité et hygiène ne sont pas pris en compte, dans la préparation des plats, du changement de la lingerie et de l’état des salles ou séjournent les malades. Cette situation ne peut entraîner, que de l'insatisfaction, du mécontentement du patient, élément pivot et centre d'intérêt de notre recherche, la tendance à améliorer cette situation doit se recentrer sur la fonction logistique et qui mérite plus de considération et d'attention. En effet, au cours du fonctionnement de l'hôpital, il arrive ou des contraintes surviennent et subsistent très longtemps, sans pour autant que quelqu'un arrive à les dépasser, ni même pas à les dévoiler, la mise en place d'une fonction qui sert justement à déceler ces problèmes et trouver la manière avec laquelle les surpasser, devient alors une nécessité flagrante, l'auditeur interne est un assistant pour chaque responsable, pour chaque personne faisant partie de l'organisme audité, cette assistance renforce et devient primordiale dans l’entourage de l’hôpital qui est plein de défaillances depuis plusieurs années. Lui appliquer l'audit interne, devient une obligation, sinon une nécessité indispensable, reste a ne pas nier que cet outil de gestion prouve sa nécessité pour les autres fonctions, à savoir, la fonction administration, la fonction médico--technique et la fonction médical, et cela dans le but de faire sortir le système de santé de ses problèmes. Cette technique a fait ses preuves dans des entreprises à caractère économique, et peut très bien le faire dans des établissements publics à caractère administratif. Le travail auquel nous avons procédé, bien qu'il ne repère pas nécessairement toutes les anomalies et insuffisances existantes ou susceptible d'exister, qu'une étude spécifique et plus approfondie pourrait éventuellement révéler, a permis toutefois, de localiser un certains nombre de points et de problèmes nécessitant des améliorations, ces dernières sont rédigées sous forme de recommandations, dont la prise en considération doit être encouragée, et dont la négligence pourrait mener à de graves conséquence, voir même à un véritable échec de l'hôpital, chose qui confirme la situation actuelle de l'établissement sanitaire algérien. Toutefois, il faut retenir que notre recherche vise simplement la présentation de l’audit interne aux gestionnaires et décideurs des différentes entreprises (dans notre cas l’hôpital), de l’apport et des avantages que peut procurer cet outil au bien fait de l’entreprise ou à l’organisation, que ça soit à son environnement interne ou externe. D’après notre recherche sur l’implantation de la fonction d’audit interne dans le milieu hospitalier, et la réalisation d’un audit interne au sein d’un hôpital, nous sommes arrivés à des résultats qui se traduisent dans les points suivants : • L’absence d’une structure d’audit interne dans l’hôpital de Ain Taya, est due à le manque d’information sur son évolution d’un simple outil de contrôle des volets financier et comptable à un outil d’accompagnement dans la gestion et le conseil, ce qui lui permet d’apporter un plus dans la gestion des entreprises d’une manière générale, et des établissements hospitaliers d’une manière spécifique. • Parmi les autres raisons d’absence de la fonction d’audit interne, c’est l’ignorance de l’existence d’un audit interne hospitalier pour qu’il puisse être implanté dans les hôpitaux algériens, car même dans les établissements hospitalier étranger, ce genre d’audit est peu répandu, voir même inexistant ; • Le malade peut tirer profit d’une implantation d’une fonction d’audit interne dans l’hôpital où il se soigne, car c’est grâce à cet outil, que l’hôpital va détecter les problèmes liés aux prestations réalisées pour les malades, ce qui va permettre à l’établissement de remédier à ces lacunes sur la base des recommandation émises lors de l’audit de ces activités, pour ensuite pouvoir les appliquer, ce qui aidera le malade à mieux se rétablir, est cela est la noble mission de l’hôpital ; • La mise en place d’une structure d’audit interne, et son utilisation contribuera à l’amélioration de la gestion au sein de l’hôpital et la rendra efficace et plus performante, car l’hôpital qui disposerait des recommandations concernant un problème audité, gagnerait en qualité de décision, d’économies de temps de décision, d’économies de temps de travail, d’économies budgétaires …etc. • S’engager dans la réforme hospitalière sans disposer, préalablement, d’une évaluation précise de l’état des lieux où veut l’Etat réformer, conduirait à en hypothéquer les résultats d’une telle réforme de grande envergure. Sur la lumière des résultats trouvés durant notre recherche, nous pouvons formuler les recommandations suivantes, que nous espérons, pourront aider à une meilleure prestation de l’hôpital Ain Taya : • Implanter une cellule d’audit interne au sein de l’hôpital Ain Taya ; • Pour assurer une hygiène et propreté sans reproche, le recrutement du personnel chargé de l’hygiène doit être conditionné, un programme de travail global pour tous les services de l’hôpital, doit être élaboré avec des plans systématiques de nettoyage, de désinfection et de désinsectisation qui seront étalés sur des durées précises (chaque semaine) et pour l’hygiène corporelle et vestimentaire des malades, les toilettes et les douches doivent être constamment propre et l’eau doit aussi être disponible ; • Assurer le respect de l’intimité des malades dans les chambres à plusieurs lits en les séparant par des paravents entre chaque lit ; • Le linge doit être de meilleure qualité que celui existant déjà, et s’assurer que le changement de linge et d’effet de couchage est fait régulièrement et à chaque fois qu’il le faut ; • Veiller à ce que la préparation des repas se fasse selon des critères scientifiques, en se référant aux normes de ce domaine ; • La cuisine doit être renforcée par des personnels qualifiés encadrés par un chef cuisinier ayant des aptitudes professionnels, aussi, les horaires des repas doivent être étudiés et fixées du petit déjeuner au dîner, De ce fait, il est nécessaire que le budget alloué au chapitre III (alimentation) doit être plus conséquent, en outre, la direction de l’hôpital Ain Taya devra envisager la sous-traitance de cette activités et pourquoi pas les autres activités dites accessoires (lingerie, hygiène…etc) avec une ou plusieurs entreprises spécialisées dans les domaines, ce qui pourra améliorer la qualité des prestations d’une manière sensible, s’il présente des garanties et des avantages en coûts ; • Equiper la salle de maternité d’une dizaine de lits, et éventuellement l’agrandir pour qu’elle puisse accueillir en meilleures conditions les malades ; • Aussi, dans le souci d’évaluer les conditions de séjour à l’hôpital, les patients doivent avoir la possibilité de formuler en toute liberté leur doléances et suggestions sur un registre ouvert à cet effet, ainsi que sur les questionnaires qui leurs seront remis avant leur sortie effective de l’hôpital, ainsi, toutes les critiques et les suggestions contenues dans les supports d’évaluation doivent être étudiées et traitées dans le souci d’améliorer constamment les conditions physiques et morales du séjour du patient. Toutefois, durant notre recherche, d’autres aspects s’imposent, mais qui ont émergé durant l’élaboration notre étude, que nous pouvons les résumer dans les points suivants : • Implanter la fonction d’audit interne dans le système de santé national, en testant a priori son implantation sur un hôpital pilote, caractérisée par une cellule ou une direction d’audit interne ; • Créer au niveau du Ministère chargé de la Santé, une structure d’audit interne chargée de réaliser des audits au profit du ministère, ciblant les différents éléments de son organisation, et voir même l’aider pour bien mener sa réforme dans le futur, après voir détecter les problèmes du secteur de la santé, et trouver leurs solutions adéquates ; • Initier une expertise nationale pour l’implantation et le développement de l’audit interne dans les établissements publics ; • Redéfinir les missions et rôles des services déconcentrés de l’Etat ; • Elargir le recrutement et les compétences des directeurs des établissements sanitaires ; • Articuler le pilotage de l’hôpital entre un directeur manager et un conseil d’administration garant de la politique institutionnelle, et orienté par un conseil médical qui propose les stratégies, les objectifs et les solutions réalisables ; • Permettre à chaque établissement de définir par règlement intérieur, sa propre organisation ; • Instituer un organisme ayant pour mission, l’évaluation de la qualité avec les conséquences positives ou négatives pour les établissements publics de santé ; • L’organisation de l’hôpital en centres de responsabilité, et cela, en passant du découpage par services, à des regroupements en projet d’activité placés sous la responsabilité d’un praticien ; • Changer l’appellation : « Réforme Hospitalière », parce qu’elle ne concerne pas uniquement la réforme des hôpitaux. En effet, l’analyse des dossiers de cette réforme, permet de constater qu’il s’agit d’une réforme du Secteur de la santé dans sa globalité, avec toutes ses structures y compris celle des hôpitaux, d’où la nécessité de revoir cette appellation, et veiller à son remplacement par une autre qui exprimera l’idée de réforme du Secteur de la Santé, par exemple : « Réforme sanitaire » ; • Changer le statut actuel de l’hôpital public, et passer du cadre juridique EPA, à un cadre plus spécifique aux missions de l’hôpital, et aux conditions de la tutelle. Un statut d’EPS (Etablissement Public spécifique) serait mieux adapté à notre système, ce modèle a donné des résultats encourageants dans d’autres pays. Pour conclure, on note que la mise en place de la technique d'audit interne dans l’hôpital, mérite de la considération et de la réflexion, la négliger sera nécessairement, condamner à rester dans de telles circonstances anarchiques, dont le seul perdant est le patient. C’est avec de tels instruments que nous pourrions espérer relever le niveau des autres établissements de santé, en quête toujours d'un meilleur savoir faire, en vue d'accomplir une mission noble qui lui a été confiée, celle de soigner. Le travail que nous avons élaboré, peut éventuellement constituer un point de repère, une base, sinon un centre d'intérêt pour une recherche ultérieure, encore plus approfondie , plus spécifique et plus enrichie. Parmi les thèmes de recherche qui ont surgi à travers notre approche théorique, confortée par les résultats enregistrés sur le terrain, nous notons : • L’audit des ressources humaines à l’hôpital ; • L’audit des conditions de travail ; • Le système d’information et de communication hospitalier ; • La gestion budgétaire, comptable et financière de l’hôpital ; • Gestion des ressources humaines hospitalières ; • Le management hospitalier ; • L’intéressement et la motivation du personnel médical et paramédical ; Un avenir prometteur s’ouvre devant l’audit interne à l’hôpital, garantie supplémentaire de la qualité de la gestion, de l’efficacité de l’institution, du meilleur accueil des malades, les objectifs qu’il se fixe pourront légitimer la considération qui s’attachera à tous ceux qui auront choisi d’en exercer la charge.
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Introduction Cha 2.doc22 kBMicrosoft WordView/Open
Introduction Cha 3.doc22 kBMicrosoft WordView/Open
Introduction Cha 4.doc21 kBMicrosoft WordView/Open
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