Résumé:
Le l’évolution du management vers le management par les valeurs :
Le management est une discipline en perpétuelle évolution, Vers la fin du XIXe
siècle, Frederik Taylor propose le concept d'organisation scientifique du travail.
Celui-ci repose sur la décomposition du travail en gestes élémentaires
chronométrés et organisés "rationnellement" pour former une chaîne de
production. Parallèlement, Henri Fayol propose une approche similaire, avec un
même souci de précision et de rationalité, à l'administration et à l'organisation
bureaucratique.
On parle alors d'administration moderne, qui fut alors et est toujours aujourd'hui
la base de tout manuel de gestion. Il amène les concepts de systématisation du
travail du dirigeant, de la prévision jusqu'au contrôle en passant par la décision.
On reconnaît alors les principes de gestion : prévoir, organiser, commander,
coordonner et contrôler. Aujourd'hui, on reconnaît plutôt ces termes sous le
POIC: Planifier, Organiser, impulser et Contrôler.
C'est au début du XXe siècle que Max Weber intervient dans la définition du
management. Ses idéaux des sciences de gestion apparaissent en France vers la
fin des années 1970, début des années 1980. Elles regroupent notamment la
gestion des ressources humaines, la stratégie d'entreprise, la finance ou le
marketing.
La théorie du Management n’a pu évoluer que grâce à l’apport de plusieurs
discipline que soit les Sciences Humaines (psychologie, sociologie,
psychosociologie, démographie etc.….) les Sciences Quantitatives (théorie de
jeux, mathématiques, comptabilité, statistiques, recherche opérationnelle…etc.)
et plus récemment l’apport de la Théorie Générale des Systèmes, de la
Cybernétique et de l’Intelligence Artificielle. Désormais, dans le contexte
mondial actuel, le nouveau défi pour cette activité est celui de l’intégration de
l’éthique et des valeurs morales.
L’entreprise, qui est avant tout un phénomène humain dont les déterminants sont
entièrement humains et dont la plus grande richesse est l’homme, commence à
repenser son management à la lumière de la connaissance et de la maîtrise des
phénomènes humains en y investissant des valeurs humaines. C’est ce qui a fait
que le management actuel tend de plus en plus à s’orienter vers l’éthique et les
valeurs morales.
Instaurer un management par les valeurs au sein d’une entreprise requiert un
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certains nombres de préalables. Dans cette optique l’entreprise doit être revue,
non comme un organisme de production, mais plutôt comme un groupement
d’hommes, c’est précisément ce que nous avons appelé « l’entreprise humaine ».
Au fait, avant de parler du management par les valeurs, il faut avoir une juste
vision de l’homme à l’intérieur et à la l’extérieur de l’entreprise. Aussi il faut
croire en l’éthique des affaires et tout les concepts qu’il englobe tels que la
responsabilité sociale et le développement durable.
Le management par les valeurs morales regroupe une combinaison d’état
d’esprit, de savoirs, et d’attitudes standard, considérés également comme des
repères, à adopter dans des situations précises. C’est précisément ce que nous
avons appelé le référentiel des valeurs morales. Il s’agit d’une ou de plusieurs
valeurs partagées par l’ensemble des acteurs au sein de l’entreprise qui
permettent d’harmoniser les différences culturelles, d’anticiper les dérives
individuelles et de donner confiance aux partenaires (clients, fournisseurs,
actionnaires, etc.),
De même, avoir à choisir un sens pour diriger, devoir le faire partager dans
l’organisation, dans l’action et y investir les moyens et les savoir-faire de tout
ordres est aussi ce à quoi est confronté tout responsable dans cette nouvelle
optique. Ceci dit, le management par les valeurs morales requiert également un
excellent leadership.
Les valeurs morales islamiques :
Pour ce qui nous concerne dans notre recherche, nous avons puisé ces valeurs
morales dans la religion islamique. Pour ce faire nous avons essayé de jumeler
les concepts liés au management par les valeurs (tels que l’entreprise humaine
et l’éthique des affaires, le référentiel des valeurs partagées et son intégration au
sein de l’entreprise ainsi que le leadership) avec la morale musulmane.
Ces éclairages islamiques sur le management par les valeurs sont supposés être
le remède aux problèmes que connaît le monde arabo musulman dans cette
optique. Le constat de ces problèmes a été fait à partir du notre vécu, à partir des
écritures des gens qui détiennent une part de la vérité et à partir également du
sondage que nous avons effectué.
Quelque soit le problème, l’Islam demeure la réponse la plus crédible pour un
avenir humain de l'humanité. Coran et Sunna sont et seront toujours les
composantes de la boussole qui place l'homme dans sa juste position et l’oriente
vers le chemin droit, il n'est pas le maître et possesseur de l'univers, mais un
Khalifat de Dieu à qui II a confié la bonne gestion des bienfaits mis à sa
disposition et vers QUI il reviendra pour jugement. La morale musulmane refuse
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la conception de l'homme prédateur qui doit tout produire et tout consommer.
C'est une morale qui lutte contre le gaspillage pour faire prévaloir le juste
nécessaire. Elle refuse l'accumulation des biens et leurs thésaurisations.
Le système éthique islamique diffère l’éthique laïque et des codes moraux
prônés par les autres religions. Tout au long de la civilisation, les modèles
laïques revêtaient un caractère transitoires et myope parce quelles étaient
fondées sur les valeurs de leurs fondateurs. Ces modèles ont généralement
proposé un système divorcé de l'éthique de la religion.
De même, les codes moraux adopté par les autres religions ont souvent
insisté sur les valeurs que sur l’essence de notre existence dans ce monde. Par
exemple, le christianisme par son insistance trop grande sur le monachisme
encourage ses adhérents à se retirer de l'agitation de la vie quotidienne.
En revanche, le code moral incorporé dans l'éthique islamique insiste sur la
relation de l'homme à son Créateur. Ce code n'est ni limité dans le temps, ni
biaisée par des caprices de l'homme. Il est exécutoire en tout temps, parce que
son créateur et Monitor est proche de l'homme que sa veine jugulaire,
Les trois piliers de la morale musulmane sont :
1 – l’élévation de l’homme dans ses vertus morales intrinsèques, c’est-à-dire
dans les qualités de cœur qui conditionnent son comportement : la foi, la
générosité, la miséricorde, la patience, la véracité...
2 – l’engagement de l’homme dans l’accomplissement correct de sa mission de
khalifat qui consiste à gérer la Terre et ce qu’elle contient parmi les êtres et les
choses, en luttant contre le mal et pour le bien.
3 – l’institution d’une communauté humaine totalement imprégnée par cette
mission morale de lutte pour le bien et contre le mal.
La qualité humaine de l’entreprise et l’éthique des affaires de la communauté
musulmane se sont un peu déformées à cause des passions égoïstes et de
l’avidité des gens qui mènent à l’égoïsme et la corruption.
Cependant, ce ne sont pas les valeurs qu’Allah a déterminées pour les êtres
humains qu’Il a créés. Allah ordonne aux gens d’être dignes, modestes, loyaux,
aimables, fidèles et mature. Ce n’est pas la religion qui n’a pas rempli son rôle
dans l'éthique des affaires, mais ce sont les gens qui refusent de s’y inspirer.
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L’entreprise humaine sous les éclairages islamiques :
Pour ce qui concerne l’entreprise humaine ; la vision islamique est tout à fait
différente de la vision occidentale. En effet, l’Islam à toujours respecté et vénéré
l’être humain en tant qu’homme, Dieu l’a mis sur terre en tant que Son khalifat
L’homme à l’intérieur de l’entreprise :
De cette façon, et par projection de cette vision dans l’entreprise nous pouvons
déduire qu’à l’intérieur de l’entreprise le travailleur est également khalifat de
l’entreprise. La communauté des travailleurs à un droit de concertation sinon de
décision dans la gestion de l’entreprise. Le propriétaire se sent également
responsable dans sa conduite financière devant Allah, Lequel est Le vrai
propriétaire de tous les biens. De même, il se sent responsable devant la
communauté des travailleurs également, car elle possèdent au même titre que lui
la khilâfah, et la possession du bien n'est qu'un aspect et un moyen de cette
khilâfah. C'est pourquoi l’ensemble des travailleurs a le droit de l'empêcher
d'agir s'il n'est pas digne de protéger l’entreprise en raison de son incompétence.
L’homme à l’extérieur de l’entreprise :
À l’extérieur de l’entreprise la "khilâfah" confère le caractère de représentation
à la propriété privée, et fait du propriétaire de l’entreprise un secrétaire
représentant de cette richesse désigné par Allah Qui possède l'univers et toutes
les richesses qu'il renferme. Lorsque cette conception islamique particulière de
l'essence de la propriété marque et imprègne les mentalités au sein de
l’entreprise (propriétaire, gérant et travailleurs), elle devient une force
d'orientation dans le domaine de la conduite, et une réglementation rigoureuse
qui impose à l’entreprise en tant que personne morale de respecter les droits des
hommes à l’extérieur notamment avec le voisinage de l’entreprise (la société
civile) et avec les parties prenantes externes.
Le Messager d'Allah (paix et bénédiction soient sur lui) met l'emphase sur
l'attitude que le musulman doit adopter à l'égard de son voisin : des oulémas
précisent que le terme djâr « voisin » désigne bien évidemment celui qui habite
à proximité, mais également toute personne que nous côtoyons, que ce soit
durant le travail, pendant les études, au cours du voyage, etc…
L’islam nous enseigne que le musulman à trois devoirs envers ses voisins ; il
doit d’abord être bienveillant envers eux, il doit s’abstenir à nuire à eux et faire
preuve de retenue envers eux
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En plus du voisinage, on trouve aussi à l’extérieur de l’entreprise,les parties
prenantes externes qui sont entre autres les concurrents, consommateurs,
gouvernements, groupes de pression et media,. Pour éviter que la loi du plus fort
règne, la doctrine économique islamique a bien réglementé la relation de
l’entreprise avec ces partenaires. Une relation basée surtout sur la présence du
consentement mutuel et le devoir de bienveillance, d'équité et de justice.
L’éthique des affaires sous les éclairages islamiques :
D’autres parts, La religion islamique à insisté sur le l’exigence de l’éthique dans
les affaires, les exemples de l’inséparabilité de l’éthique et les affaires sont
nombreux. Dans le Coran comme dans la Sunna.
L’islam qui n’est pas de tout en contradiction avec le commerce et le profit,
encourage le travail en général, et le commerce en particulier. Les premiers
musulmans ont été non seulement engagés dans le commerce mais ils sont allés
vers des contrées lointaines. Islam en fait atteint l'Est et l'Afrique de l'Ouest,
l'Asie orientale grâce à la moralité imminente des hommes d’affaires
musulmans.
Aussi, La corruption est un problème grave dans l'Islam, c’est la mauvaise
gestion et la destruction du système équilibré que Dieu a créé. Le Coran
désapprouve toutes formes de corruption. Le récit coranique est riche d’exemple
d’homme ayant corrompus sur terre. Il s’agit de personnes qui se servent de
leur propre puissance - financière ou sociale - pour corrompre et dominer les
pauvres et les faibles. Le Coran nous explique, dans des styles divers, les
conséquences de leurs conduites et de leurs agissements dans ce bas monde et
dans l'Au-delà,
Nous avons mentionné ci-dessus que l’un des piliers de la morale islamique est
d’instituer une ouma qui lutte pour le bien et contre le mal et c’est dans cette
optique que l’éthique islamique des affaires ne vise pas seulement à refuser la
corruption mais à lutter contre elle.
Le développement durable sous les éclairages islamique :
Dans la même optique le développement durable ne devrait pas être un concept
nouveau pour les musulmans. Les gouvernements et la société civile ont
récemment adopté ce concept, mais les principes qui le sous-tendent, ont existé
pendant des siècles.
Le Coran et la Sunna ont fourni un riche héritage sur la conscience
environnementale et la justice socio-économique. Il y a plusieurs versets dans le
Coran qui donnent des orientations sur les questions relatives à l'environnement
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et à la façon de traiter avec. En outre, il existe de nombreux exemples de la vie
du Prophète qui fournissent un modèle pour la justice et l'équité.
Voyons maintenant ce que la morale islamique stipule sur les questions du
développement durables.
Tout d'abord, tous les êtres humains méritent le respect et devraient avoir la
possibilité de progresser à tous les niveaux. Allah dit que nous sommes tous des
enfants de mêmes ancêtres. Nous avons été répartis en nations et tribus
seulement à des fins de reconnaissance. Allah dit aussi qu'il a fait honneur à tous
les enfants d’Adam. De cette façon, Allah a souligné l'importance de prendre
soin des intérêts et avantages de tous les êtres humains depuis que nous
appartenons à la même famille humaine.
Par ailleurs, nous sommes tenus de respecter toutes les personnes. Si nous
adoptons cette approche, nous allons naturellement chercher moyens de créer un
système économique ouvert et solidaire, libérée de l'abus des riches et des
puissants de la société. Tous ces objectifs ne peuvent être acquis que si nous
appliquons la justice dans nos relations quotidiennes avec les autres
Deuxièmement, La Terre a été mentionné 61 fois dans le Coran. Selon l'Islam,
l'univers a été créé par Allah avec un but précis et pour une durée limitée.
L'utilisation des ressources naturelles (ni'matullah - les dons d'Allah) est une
mission sacrée investi par l’homme, qui est un simple gestionnaire et non pas un
propriétaire. La nation islamique a été appelée dans le Coran comme (ummatan
wasatan) la nation modérée, une nation qui évite les excès en toutes choses.
Ainsi, les musulmans en particulier, ont le devoir d’utiliser la terre de façon
responsable à leur profit. Ils doivent la maintenir, la préserver et l'utiliser avec
considération et modérément, et de la transmettre aux générations futures dans
un excellent état. Cela comprend l'appréciation de sa beauté et de la remettre
d'une manière qui réalise l'adoration d'Allah.
L'utilisation de toutes les ressources naturelles - terre, eau, air, feu (énergie), les
forêts, les océans - sont considérés comme le droit et la propriété commune de
l'humanité tout entière. Puisque l'homme est Khalifa d’Allah sur la terre, il doit
prendre toutes les précautions pour garantir les intérêts et les droits d'autrui.
Lorsque l’entreprise arrive - à concevoir une vision islamique de l’homme,
à se comporter d’une manière éthique envers les autres et enfin croie aux
principes de développement durable - c’est à ce moment qu’elle puisse viser
un management par les valeurs morales islamiques
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Le référentiel des valeurs morales managériales sous les éclairages
islamiques :
Pour instaurer un management par les valeurs morales islamique l’entreprise
doit d’abord avoir un référentiel des valeurs ; il s’agit des celles qui créent un
lien amical entre l’employé et l’entreprise ainsi qu’une harmonisation entre
l’entreprise et le monde. Elles aboutiront à une relation saine dans laquelle les
employés respectent les lois, les règlements et les droits mutuels; vénèrent la
justice; se traitent les uns et les autres amicalement; aiment et détestent pour les
autres ce qu'ils aiment et détestent pour eux-mêmes; ont confiance les uns et les
autres - confiance qui découle des qualités qu'ils possèdent -; éprouvent tous un
sentiment de responsabilité sociale; observent tous, entre eux et avec les autres
parties prenantes, une attitude de crainte (de Dieu) et de chasteté; se rendent
service mutuellement; se soulèvent tous contre la tyrannie et l'injustice et
s'opposent à la corruption dans toutes ses formes.
Il appartient aux managers d’en choisir certaines d’entre elles, qui conviennent
le plus à l’atmosphère interne et externe et à l’objectif de l’entreprise, pour en
faire des valeurs clés de leur management.
Il faut d’abord souligner qu’un management par les valeurs islamique devrait
faire face à deux type de défis : le défi d’intégration et le défi de positionnement.
Le premier défi concerne la préservation de l’identité musulmane (un savoir
être) et le deuxième concerne ses performances par rapport aux paires (un savoir
faire). C’est pour cette raison que nous avons réparti ces valeurs en deux volets ;
celles qui concernent le savoir être et celles qui concernent le savoir faire.
Les valeurs liées au savoir être est, à notre sens, une foi qui tend vers un état
d’esprit, permettant un épanouissement individuel ; à la fois des leaders et de
l’ensemble du personnel. Nous les avons nommer savoir être parce qu’elles
concernent les qualités et les valeurs intrinsèque du musulman elles concernent
en l’occurrence sa relation avec lui même et avec son créateur.
L’islam nous apprend que le musulman progresse dan son élévation spirituelle à
travers 4 étapes de développement spirituelle : iman, islam, Taqwa et ihssan.
Chaque étape est considérée comme une valeur clé et abordée dans la manière
dont elle affecte le management de l’entreprise.
Le musulman cherche l’efficacité et la réussite dans toute action. L’Islam
sollicite l’homme à bien réfléchir et à bien agir pour aboutir à des résultats
bénéfiques. Selon les Hadiths, Dieu a décrété l’excellence (Ihssan) dans toute
chose. Ceci s’applique à tous les domaines (religieux, économiques, politique,
social ...). Le prophète (paix et bénédictions sur lui) agissait toujours pour faire
aboutir ses actions.
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L’ihssan ou l’excellence est la valeur suprême, elle au sommet de l’échelle des
valeurs islamiques, avant de pouvoir l’atteindre, le manager musulman doit
cultiver au sein de son entreprise d’autres valeurs ; à savoir : l’iman (la foi),
l’islam (soumission à Dieu seul) et la taqwa (la crainte révérencielle).
L’iman ou la foi est le cœur de la moralité islamique. Iman implique la croyance
en Dieu et le prophète de Muhammad (paix et bénédictions sur lui). Un employé
avec un Iman fort envisagera lui-même et tous ses biens comme appartenant à
Dieu. Il inclinera son ego, ses idées, ses passions et son esprit à Dieu. Iman
implique également la croyance en la vie future. Un manager ou employé avec
un iman ferme ne peut pas esquiver la responsabilité de ses actions, et
continuera à mettre l'accent sur les bonnes actions. Pour renforcer cette idée, le
Coran lie iman et bonnes actions au moins 60 fois.
S'appuyant sur iman, l'islam est la deuxième couche de la personnalité morale
d'un manager ou employé musulman. Islam signifie la réalisation de la paix avec
Dieu, avec soi-même et avec les autres créatures de Dieu.
En raison de son iman, un dirigeant qui pratique l'islam ne pourra jamais se voir
comme être suprême. Dans une lettre écrit par le calife Ali Ibn Abi Talib à alMalik Ashtar an-Nukai, le nouveau gouverneur de l'Égypte, le calife insistait sur
ce point de la manière suivante : « Malik, vous ne devez jamais oublier que si
vous êtes un dirigeant sur eux, alors le calife est un souverain sur vous, et Dieu
est le Seigneur suprême sur le Calife ».
Comme un individu se soumet à Dieu par l'Islam, il développe une crainte de
Dieu. C’est la taqwa, elle englobe la conscience intérieure de son devoir envers
LUI et cette conscience de LUI faire compte rendu de ses actes. Lorsque une
personne est imprégnée par la Taqwa, son état d'esprit, ses pensées, ses émotions
et ses inclinations refléteront l'Islam. Taqwa va retenir un manager musulman ou
employé de se comporter injustement, que ce soit envers les autres au sein de
l’entreprises, envers clients, les fournisseurs ou autre partie prenantes.
L’Ihssan, comme nous l’avons soulevé au-dessus, est la classe première dans
l’échelle des valeurs musulmane, c’est l’excellence, le véritable amour de Dieu.
Cet amour de Dieu qui motive le musulman à travailler à la réalisation du plaisir
de Dieu.
Le sentiment constant que Dieu nous regarde est susceptible d'inciter tout
manager ou employé avec Ihssan à se comporter à son meilleur. La différence
entre les musulmans avec Ihsan et les musulmans avec Taqwa peut s’expliquer
par l'exemple suivant : Parmi les employés d’une entreprise, il y en a ceux qui
exercent leurs fonctions scrupuleusement, mais qui ne témoignent pas d'une
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addition d'engagement. D'autres employés, cependant, vont se pousser au-delà
de l'appel du devoir, ils sont sous tension, et disposés à faire des sacrifices dans
l'accomplissement de leurs tâches. Dans le cadre de Islam, le premier groupe
d'employés sont comme des croyants qui font de ce qui est suffisant et
nécessaire, ils sont ceux qui ont la Taqwa.. En revanche, le second groupe
d'employés a l’Ihsan, sont les managers et employés musulmans qui ne se
lasseront jamais à porter la bannière de l'Islam sous les circonstances les plus
difficiles.
Ce sont là les quatre couches de moralité islamique, de ce savoir être dérive
toutes les valeurs comportementales qui régissent le travail quotidien au sein de
l’entreprise que ce soit à l’intérieur, avec les parties prenante ou envers
l’environnement. Nous trouverons alors toute la panoplie des valeurs liées au
savoir faire. Nous avons fait la différence entre savoir faire comportementale ;
une catégorie sous laquelle nous avons rangé des valeurs comme : la justice, la
confiance « amana » et le respect mutuel ainsi que le savoir faire professionnel
qui, au regard islamique, englobe entre autres : al itkan (la perfection), le respect
des délais et l’acquisition de tout savoir utile.
L’intégration du référentiel dans le management sous les éclairages
islamiques :
Un réel développement du management par les valeurs islamiques dans
l’entreprise implique une méthode rigoureuse associant la théorie à l'expérience
des professionnels. Elle requière la participation et la ferme volonté non
seulement de la pars des acteurs au sein de l’entreprise, mais également de toute
la société allant du système éducatif jusqu’aux médias. Aussi pour instaurer un
management par les valeurs au sein dans l’entreprise, tout le monde est
responsable, allant du plus haut au plus bas niveau de la hiérarchie. Pour les le
staff managérial cela ne signifie pas de se limiter à faire la da’awa aux salariés
au sein de l’entreprise, mais leur donner les moyens de s’approprier ce qui fonde
le désir de travailler et de progresser ensemble vers un but partagé.
Certes la mise en pratique d’une telle démarche est semée d’embûches. Elle
nécessite au début une très ferme détermination de la part des différents
échelons de responsabilité mais également un certain nombres de préalables ; à
commencer par l’habilitation de l’entreprise en repensant à sa raison sociale,
c’est inconcevable qu’une entreprise qui œuvre dans un secteur d’activité haram
tels que les boissons alcooliques ou autres, puisse instaurer un management par
les valeurs islamiques. Aussi promulguer une réglementation appropriée net
également le cas échéant instituer un comité charia :
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La deuxième étape consiste à associer l’action aux valeurs ; tout d’abord par
l’implication collaborateurs en favorisant une atmosphère influente, l’une des
principales sources de cette influence est le degré d'engagement des cadres
supérieurs à un management par les valeurs islamiques. Cet engagement doit
être au préalable perçu dans leurs actes et ensuite communiqué à l’ensemble des
travailleurs sous formes différentes : code de déontologie, des déclarations
politiques, des discours, des publications ou encore par messagerie électronique.
L’implication des collaborateurs au sein de l’entreprise leur permettra de
réfléchir sur les valeurs de référentiels (savoir être et savoir faire), de les
approfondir et de les expliciter. Les collaborateurs vont alors développer une
sorte de questionnement morale sous jacent à leurs conduites, de sorte à ce que
la logique morale contraigne l’acte d’exploitation (le travail quotidien dans
l’entreprise)) à tenir compte du contexte de l’action. En effet, chaque contexte,
avec sa logique des collaborateurs, ses enjeux, ses contraintes, nécessitera une
délibération morale particulière.
Cette implication des collaborateurs va, de facto, modifier leur comportement,
leur manière d’agir et donc la façon de travailler. La logique morale quant elle
interfère sur l’acte d’exploitation ou de gestion, fait en sorte que l’action ne reste
pas seulement instrumental mais elle fait d’elle une action pleinement
« apprivoisé » par celui qui la mène, c'est-à-dire que la personne se soit interrogé
sur ses intentions « niyya » et sur les finalités de cette action
Lorsqu’un employé, dans un contexte précis, est confronté à une situation où il
doit faire un choix, la dimension savoir être interfère en force pour diriger son
savoir faire, il prendra sans aucun doute la décision la plus pertinente pour son
bien être, pour (sa conscience) et également pour l’intérêt de l’entreprise.
La mise en conformité des actes professionnelles avec le référentiel (avec les
valeurs liés au savoir être et au savoir faire) leur permettra de faire faire face au
dilemmes ; par exemple entre une valeur de respect de la confiance « amana » et
la pratique courante de la « rachoi» au milieu des affaires pour l’obtention des
contrats.
Le leadership sous les éclairages islamiques :
La pierre angulaire de cet édifice est le leadership, le leadership d'un individu,
au sein d'un groupe ou d'une collectivité, est la relation de confiance qui s'établit
entre cet individu et la majorité des membres de ce groupe ou de cette
collectivité dans la poursuite d'un objectif partagé. Cette relation est réciproque
et même synallagmatique (le leader doit autant avoir confiance dans le groupe
que la majorité du groupe a confiance en lui).
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Le Coran est une source constante d'orientation, et les orientations qu'il propose
sont dans le contexte de ce que le lecteur est à la recherche. L'apprentissage du
Coran est un processus dynamique et c'est pourquoi nous continuons à le lire
dans toutes sortes de circonstances et des besoins. Une lecture du Coran, dans
une optique managériale, permet de mettre en exergue la référence incarnée par
les prophètes de Dieu aux yeux des managers musulmans
Le récit coranique des prophètes et des rois et tout simplement des gens
ordinaires comporte des leçons très importantes de leadership et constitue un
éclaircissement à nos dirigeants musulmans de manière à changer leur vision vis
avis du pouvoir.
Par exemple ; le leadership de Dhul Qarnayn, tel le Coran nous enseigne, est une
leçon de puissance, de modestie, de savoir et de sagesse ; il était un gouverneur
équitable et un savant travailleur, en plus de sa piété, sa dévotion et sa crainte de
Dieu. Il incitait à diffuser les notions de la justice entre les gens. Il utilisait la
force que Dieu lui a fournit pour bâtir et corriger ; il ne profitait pas de ses
conquêtes pour tyranniser les pauvres. Il inspectait la situation de ses sujets à
l’est et à l’Ouest ; il supportait la peine et les difficultés du voyage pour servir
les gens et inspecter leurs situations et pour les encourager et les inciter à
travailler et aimer ce qu’ils faisaient. Le leadership du prophète Nouh est une
leçon de patience et de persévérance. Le Prophète Nouh fut le Prophète
distingué et Messager qu’ Allah a béni de la faveur de vivre aussi longtemps que
ce monde existera.
Le leadership du prophète Soulayman est une Leçon de modestie et de sagesse
Comme c'est noté dans le Coran. Salomon était non seulement un Prophète mais
aussi un roi ayant un pouvoir que nul après lui, ni avant lui, n'eût de semblable
Allah -Gloire à Lui- lui apprit le langage des oiseaux, lui soumit les Djinns de
sorte qu'il régna sur les humains et les Djinns de son temps.. Allah, lui soumit
également le vent qui l'emportait selon ses ordres et lui obéissait aveuglément
Le Prophète Mohammad, paix et bénédictions de Dieu sur lui était est le
meilleur être que Dieu à crée. C’est la personne qui su réunir toutes les
héroïcités auxquelles aspire l’humanité, ce preux chevalier, ce juge équilibré, ce
chef impartial, ce commerçant honnête, cet époux délicat, cet ami fidèle,
magnanime lorsqu’il contrôle, indulgent lorsqu’il vainc, révéré lorsqu’il
s’approche, grandiose dans tous ses aspects, aussi bien publics que privés,
L’exceptionnalité du Prophète tient à ce qu’il ne fut pas seulement une grande
figure de son temps mais une grande figure pour tous les temps et pour tous les
peuples, indépendamment des considérations de races, de couleurs, de
nationalités ou de situations géographiques. C’était un homme qui absorbait de
la nourriture et qui circulait dans les marchés. En cela, il ne différait guère de ses
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frères Prophètes ni des humains en général... Mais cet homme s’est élevé dans
les degrés de la perfection jusqu’à atteindre le firmament de la pureté du cœur et
de l’esprit, de la noblesse de caractère et de la grandeur de l’œuvre, firmament
auquel nul n’a pu prétendre parmi les anciens et les contemporains
Il constitue un excellent modèle pour leaders de toutes les catégories et de tous
les domaines et tout les temps, l’étude de la sunna du notre prophète Mohammed
(paix et bénédiction sur lui), constitue une référence de base pour le la bonne
gouvernance et le bon leadership. Il était un homme et un leader d’exception,
Sans oublier bien sur les grands hommes, ses fidèles compagnons qui lui sont
succédés et qui se sont imprégnés de sa sagesse et de son savoir. Les quatre
califes bien guidés (al Khoulafaa ar Rashidine). Sont les homme qui ont été élu
pour guider la l’Oumma (la communauté des croyants) Immédiatement après la
mort du Prophète Mohammad (paix et bénédictions sur lui). Leur gouvernance
fut un itinéraire splendide et extraordinaire que connut l'Islam à cette époque et
durant laquelle ces hommes de Dieu, avec des hauts et des bas, apportèrent, une
nouvelle civilisation au peuple de la péninsule arabique et ailleurs. Leur
leadership est également une source de lumière qui éclaircira le chemin et
dissipera le brouillard de nos managers.
C’est à partir des leçons tirées de ces leaders que nous avons pu extraire les
principes de leadership propres à la religion islamique. Celles que chaque leader
visant établir un management par les valeurs islamiques doit avoir ; et puisque le
leadership est une relation qui englobe à la fois le leader et les suiveurs, nous
avons également relever quelques caractéristiques que les suiveurs doivent
avoir au regard islamique
Globalement, l’accent en islam, est surtout mis sur les qualités morales du leader
son savoir et ses connaissances ainsi que la choura et la délégation du pouvoir.
Selon l'Islam, un leader doit avoir, de prime abord une intention droite (niyyah)
qui consiste à travailler pour acquérir la satisfaction du Dieu au préalable de tout
autre objectif. Sa principale mission consiste à servir son équipe Car en islam le
leader est le premier serviteur « sayyid al qawn khadimuhum ». Il doit
encourager la conscience de Dieu et protéger son équipe contre la tyrannie et
l'oppression,
Pour ce faire il doit entreprendre un comportement éthique fermement fondés
sur sa foi en Dieu. Il doit d’abord être clair sur ses croyances. En pratiquant ce
qu’il prêche il précise à son équipe les valeurs fondamentales et les
comportements qui doivent être imités. Un dirigeant musulman doit être juste,
honnête et modeste. En plus des valeurs morales, le leader doit être doté de
connaissances religieuses, techniques et managériales :
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Religieuses : les dirigeant, quelque soit le domaine de leur activité (industriels
commerciales, financières ou autre doivent avoir des connaissances religieuses
pour ne pas pour ne pas outrepasser les limites de la religions dans leurs activités
et également pour en bénéficier des enseignements qui éventuellement peuvent
leurs être nécessaires.
Techniques : les dirigeants doivent avoir une certaine maîtrise du processus de
travail afin de l’améliorer et d’aider leurs équipes à l’accomplir ; les dirigeants
qui possèdent une expertise et des informations spécifiques dans leur domaine
d’activité aurons un pouvoir d'expert à l'égard à leurs travailleurs qui
éventuellement peuvent avoir besoin de informations dans l’exécution de leurs
tâche.
Managériales : les dirigeants doivent être aptes à influencer, à motiver et
inspirer une vision partagé au sein de leurs équipe ils doivent être aptes à tracer
des objectifs et à réussir à les réaliser en compagnie de son équipe. Certes le
chemin d'Allah est semé d’embûches ; les musulmans (leaders et suiveurs) vont
être constamment testés et ferons éventuellement face à toutes sortes d’hostilité
sinon de phobie ils doivent patienter à l’instar du prophète Nouh. Dans ces
moments, c’est le leader qui doit les encourager et leur donner l’envie de
continuer dans le rizk hallal, il doit avoir le charisme et la force de caractère à
l’instar du calife Abou Bakr. Dans ces moments difficiles, un verset ou un
hadith approprié de la part du dirigeant aidera les travailleurs à recentrer et
renforcer leur détermination.
Les leaders doivent également s'engager dans la concertation affiner leurs
vision, une décision collective est toujours meilleurs qu’une décision
individuelle. L’idée générale consiste à faire partager la vision du staff
managériales avec l’ensemble des travailleurs des différents échelons de
responsabilité au sein de l’organisation. La choura ou concertation permet entre
autre d’accroître l’engagement des employés qui se sentent concernés par la
réalisation des objectifs tracés.
Aussi, la délégation et la responsabilisation est au cœur du leadership, elle
permet de favoriser la collaboration par l’entretient des relations de confiance
entre les dirigeant et les employés. C’est une autre manière de construire leur
niveau d'engagement.
Comme pour les leaders, nous avons pu extraire également trois caractéristiques
des suiveurs, nous les avons nommées la bonne obéissance, la bonne conscience
et la bonne ambiance.
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L’obéissance consiste à faire ce que veut, ce que commande le leader, elle
suppose un état de contrainte, parfois de soumission, et dans certains cas
d'aliénation. En tout temps, le leader doit être obéi. Ibn Omar a signalé que le
Messager de Dieu a dit que le devoir d'un musulman et l'audience et
l’obéissance, tant en ce qui concerne ce qu'il aime et ce qui lui déplaît. Mais, il
faut retenir un aspect important de l’obéissance, sans lequel le musulman en
obéissant à son leader devient lui-même impie ; il s’agit bien entendue du
respect des limites Dieu. Le leader doit être obéi tant qu’il ne franchi pas les
limites de l’Islam.
Bien que l'Islam souligne que les suiveurs doivent se conformer aux directives
du leur leader, il ne tolère pas la soumission aveugle. Les suiveurs ne doivent
pas être réduit à l’état de la chose et exécuter bêtement les ordres de leurs
dirigeant. Ils doivent être conscients et dynamiques. Le cas échéant, ils doivent
négocier leur leader, l’interpeller et même le destituer s’il continue à commettre
des fautes considérées comme graves. Les suiveurs doivent constituer ce que
berle à appelé « le contre poids » afin de maintenir la balance de la bonne
gouvernance équilibrée c’est ce que nous avons appelé la bonne conscience
Enfin, Les membres d’une même équipe a sein de l’entreprise, ainsi que
l’ensemble des employés, ils doivent travailler dans une ambiance de fraternité
et d’entraide. Ils doivent s’éloigner de touts ce qui peut semer la haine et
discordance entre eux. La bonne ambiance de fraternité entre les employés au
sein de l’entreprise ou les membres d’une même équipe est supposée être
vivante et agissante. Elle se veut amour, entraide, compassion, secours,
solidarité…