Résumé:
Basée sur les travaux de Powell et Dimaggio (1983), Meyer et Rowan (1977), cette étude a
pour objectif de resituer l’adoption du système comptable et financier en Algérie dans une
perspective institutionnelle en expliquant l’état de conformité avec le référentiel en question
ainsi que les réactions manifestées par les différents acteurs touchés par le SCF à savoir pour
notre étude l’Etat et la profession comptable.
D’abord, l’Etat à travers l’administration fiscale dont nous avons passé en revue la place du
SCF dans les lois de finances promulguées depuis son avènement en 2007 et ensuite la
profession comptable (experts comptables et CAC) en s’appuyant sur une approche
qualitative dont l’objectif est recenser les attentes, réactions et points de vue des
professionnels à l’égard du SCF et de la qualité des états financiers qui en découlent ainsi que
l’état de la normalisation comptable. Un questionnaire a été établi et destiné à 345
professionnels libéraux dont nous n’avons récupérés que 40 questionnaires dument remplis.
Les résultats issus de l’étude empirique et documentaire montrent, entre autres, que les
professionnels adoptent le SCF non parce qu’il leur procure une qualité supérieure et une
rationalité dans les informations publiées mais une quête derrière la légitimité. Les
professionnels manifestent un attachement considérable aux anciennes pratiques et un
conservatisme comptable à l’égard des innovations comptables. Les résultats révèlent que
l’isomorphisme coercitif est le mécanisme institutionnel dominant dans le passage au SCF en
Algérie alors que l’isomorphisme normatif sous l’effet de la profession est sensiblement
faible vu l’incapacité du CNC à créer, entre autres, des structures chargées de lutter contre
l’exercice illégal et le contrôle qualité des cabinets d’audit en Algérie.