Résumé:
La gestion des risques dans les banques s’est fortement développée au cours des vingt
dernières années couvrant toutes les situations susceptibles d’affecter la stabilité financière
des banques. Si la tendance la plus courante dans le secteur bancaire est actuellement la
globalisation, cette dernière a fortement accentué la concurrence entre les banques et a
augmenté parallèlement les expositions aux différents types de risques.
Les principaux risques inhérents à l’activité bancaire sont le risque de crédit, le risque de
marché et le risque opérationnel. Toutefois, le risque de crédit, sous les différents traits qu’il
révèle, se situe au cœur des préoccupations bancaires. La gestion de ces risques, qui sont
souvent combinés, impose une restructuration profonde des banques, particulièrement les
méthodes et les modèles à adopter et les ressources humaines à engager.
Dans le cadre de ce travail, une intention particulière est portée sur le risque de crédit au
niveau des banques en Algérie. Dans ce contexte, le canal bancaire est considéré comme étant
la principale source de financement externe pour les entreprises, les PME en particulier. Le
banquier est alors amené à prendre en compte toutes les facettes du risque de crédit liées à une
éventuelle défaillance des emprunteurs, les PME en particulier. Les réformes de Bâle I, puis
celles de Bâle II et enfin le projet Bâle III visent à introduire un cadre réglementaire et
prudentiel qui exige des banques la modernisation et le développement de leurs modèles
internes d'évaluation du risque d’insolvabilité de leurs clients. Toutefois, la mise en place de
ces derniers se trouve confrontée à des difficultés méthodologiques qui pourraient altérer la
fiabilité de ces modèles.
Le présent travail vise à contribuer aux recherches antérieures traitant la problématique du
risque de crédit dans les banques, notamment en Algérie.
- La première partie de ce travail de recherche vise à présenter le débat traitant la
problématique de l’intermédiation bancaire, et ce, en détaillant les fondements
théoriques de la relation banque-entreprise, particulièrement pour le cas des PME,
ainsi que le rôle de la banque dans leur structure de capital. Par la suite, une
présentation est faite sur le processus de la défaillance des entreprises ainsi que les
principales démarches de la gestion bancaire du risque de crédit qui sont proposées
aussi bien par les théoriciens que par les professionnels du marché. La problématique
de l’asymétrie informationnelle est également exposée dans le contexte de la relation
banque-entreprise, ses facettes et ses conséquences sur les parties contractantes ainsi
que les mesures appropriées pouvant être adoptées par le banquier pour minimiser les
conséquences perverses de ce phénomène. Enfin, l’importance de la réglementation
bancaire est justifiée dans le contexte algérien, ses principales évolutions et ses
impacts sur la stabilité du système bancaire à la lumière de la réglementation
internationale.
- La deuxième partie expose les principales méthodes d’évaluation du risque de crédit
au niveau individuel et celles au niveau du portefeuille qui sont recensées dans la
littérature et utilisées au niveau des banques et établissements financiers. Par la suite,
deux études empiriques sont effectuées. La première est une comparaison des
performances du modèle de l’analyse discriminante linéaire (𝐴𝐷𝐿) et celui de la
régression logistique (𝑅𝐿) sur un échantillon de 500 PME algériennes. La seconde est
une application de la méthodologie CreditRisk+
(𝐶𝑅+) sur un autre échantillon de 500
PME algériennes pour évaluer le risque de crédit relatif à ce portefeuille dans sa
globalité.