Résumé:
Cette recherche a pour objectif d’étudier l’impact du taux d’intérêt excessif sur la décision des banque commerciales dans la politique d’octroi de crédits. Ce mécanisme, mis en place dans une logique de protection des emprunteurs, soulève des interrogations quant à ses effets réels sur les conditions d’accès au financement bancaire et sur la structure des revenus des banques. L’étude repose sur une approche empirique combinant l’analyse de l’évolution des taux d’intérêt excessifs depuis 2021, en s’appuyant sur les données publiées par la Banque d’Algérie et une simulation fondée sur la loi uniforme. Deux scénarios ont été simulés pour le crédit de découvert ; l’un fondé sur le régime actuel de majoration de 10 % du TEGM, l’autre sur l’ancienne réglementation avec une majoration de 20 %. Les résultats montrent qu’un plafonnement à 10% induit une diminution progressive des taux simulés, limitant ainsi l’inclusion des emprunteurs à risque élevé. Pour vérifier cet effet, une analyse de l’évolution réelle du volume de crédit distribué entre 2016 et 2023, ajustée de l’inflation, a été réalisée. Elle révèle une nette baisse du taux de croissance réel des crédits, particulièrement marquée au cours des dernières années. Par ailleurs, une étude des marges d’intermédiation de huit banques commerciales algériennes, publiques et privées, met en évidence une tendance générale à la baisse, traduisant un effet d’érosion progressive des revenus d’intermédiation. Ces résultats soulignent que le plafonnement des taux peut, au-delà de ses objectifs protecteurs, affecter les équilibres internes du système bancaire et restreindre l’accès au crédit pour certains profils d’emprunteurs
